Voilà, je m’appelle Natacha, j’ai 33 ans et je suis en obésité…. Le mot est dit. Ce mot qui est plus utilisé comme insulte que comme une maladie. Ce mot qu’on m’a rabâché toute ma vie depuis l’école primaire, même quand je ne l’étais pas.

Etant en avance dans la puberté, je me suis toujours sentie et on m’a toujours fait sentir en obésité par rapport aux gens de mon âge. C’est peut-être pour ça que mes amis sont tous plus vieux que moi, même maintenant.

Tout ceci fait tellement souffrance, je hais mon corps, je me hais tout court en fait. Comment ai-je pu en arriver là ? Comment ai-je pu à ce point être dépassée par tout ce poids qui ne faisait que grimper ? Oui, il y a 1 an et demi je pesais pas moins de 147 kg et croyez-moi, je n’en suis pas fière du tout.

Surtout quand même le corps médical, censé être bienveillant, s’y met aussi : « C’est simple, il faut perdre du poids rapidement ». Simple, ce mot qui fait si mal et à la fois ultra culpabilisant. Bien évidemment, tout problème de santé, quel qu’il soit est forcément lié à cet excès pondéral. Je me demande parfois de quel côté la facilité est utilisée… A tel point qu’aller chez un nouveau médecin provoque de grosses crises d’angoisses encore aujourd’hui.

Tout a commencé un peu avant mes 20 ans. C’est à ce moment-là qu’apparaissent les crises d’hyperphagie. Je mange mes émotions, mon angoisse. Puis, peu de temps après, diagnostiquée bipolaire, après avoir été dépressive, un psychiatre me donne un énorme traitement. Résultat : aucun… sauf que … +30 kg en 6 mois. Pas facile de les encaisser !

On a ensuite passé en revue tous les traitements possibles, avec à chaque fois toujours un peu plus de poids. Dans ce sens, ça va très très vite. Pour redescendre, c’est une autre histoire. Du fait de mes troubles alimentaires, pas de chirurgie bariatrique possible puisqu’elle serait vouée à l’échec, voire même dangereuse. Il ne me restait donc qu’une seule chance : le Semaglutide (Wegovy), un traitement à l’époque expérimental.

Grâce à ce traitement, j’ai pu perdre plus de 30 kg. J’arrive maintenant à faire du sport, à marcher sans être essoufflée (impossible avant). Je reprends presque une vie normale, et ça fait tellement du bien ! Evidemment je suis passée par une période où je maigrissais tout en ayant l’impression de grossir. Le cerveau change moins vite que le corps…

On ne va pas se mentir, je déteste toujours mon corps, je ne suis pas sûre d’être son amie un jour mais j’essaie de vivre au mieux avec. Sacré travail !

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